Sénégal 1965

Reflétant son approche décalée des matériaux, Abdoulaye Armin Kane privilégie des supports non conventionnels comme le textile recyclé, transformant des vêtements récupérés en patchworks.

Matières et couleurs interagissent avec lettres et chiffres dans un langage visuel façonné par l’abstraction. À l’instar de Paul Klee, il explore la dimension plastique de la lettre, qu’il déforme et réassemble dans un esprit de « bricolage »,, construisant des compositions faites de « rapiéçages » et de raccommodages assumés. Ses motifs, souvent organisés selon des logiques mathématiques, s’ancrent dans des savoirs traditionnels transmis oralement. Ils interrogent la mémoire collective autant qu’ils résonnent avec les dynamiques urbaines, notamment la structure labyrinthique de la Médina.

Figure clé de la scène artistique de ce quartier de Dakar, Armin Kane collabore avec d’autres artistes et investit l’espace public, explorant les liens entre art, environnement et société. Diplômé en 1992 de l’École nationale des Beaux-Arts de Dakar (département « Environnement »), sa pratique s’étend aux installations et à la vidéo, où fragments de mémoire et scènes du quotidien viennent nourrir son œuvre.