NICOLAS WACKER: REGARDS CROISÉS, SOLO SHOW

15/05/2012

07/06/2012

L’exposition Regards croisés s’ouvre sur la rencontre fondatrice de Nicolas Wacker avec Roger Bissière en 1928 à l’Académie Ranson, où il devient massier de l’atelier de peinture. Très tôt, il s’intègre à ce cercle d’artistes et d’enseignants portés par un idéal collectif et un profond humanisme. Son parcours sera interrompu par son internement dans les camps pour étrangers, avant une reprise tardive de sa création à partir de 1962.

Son œuvre prend alors une dimension non figurative, qu’il développe parallèlement à son enseignement à l’École des Beaux-Arts de Paris entre 1969 et 1984, où il marque profondément ses étudiants par sa conception exigeante et généreuse des arts plastiques.

Admiré pour sa capacité à transmettre et à éveiller la sensibilité artistique, il défend une vision de l’art comme espace de partage et de réflexion humaine.

Son aventure artistique, nourrie de ses origines slaves et d’un idéal de fraternité entre artistes, se reflète dans les amitiés et collaborations qui jalonnent sa vie : Jean Bertholle, Véra Pagava, Alfred Manessier, Charlotte Henschel, Guidette Carbonell, dont les œuvres exposées témoignent de créations réalisées côte à côte dans les années 30. L’Académie Ranson apparaît ainsi comme un foyer de vocations et d’échanges décisifs, à l’image du sculpteur suisse Stahly, initialement inscrit en peinture en 1931, qui y trouvera sa voie définitive.

 

Un ensemble d’oeuvres de jeunesse peu connue, ainsi que, d’autres de la maturité des artistes éclaire leur démarche commune, puis leur évolution de part et d’autre de la coupure de la guerre.

Elles illustrent la vie d’un atelier dans les années 30, ses pratiques, sa modernité, l’esprit communautaire de ces artistes au début de leur parcours indépendant et libre, préfigurant le lan- gage nouveau dont ils seront les pionniers dans les années 50.

Au sein de cette académie privée dont Véra Pagava dira, « ce n’était pas une école mais une Académie, comme les grecs entendaient ce mot, un foyer spirituel créé par la rencontre des êtres et du temps… il trouve un climat particulier d’estime réciproque et d’échanges, des aspirations communes qui furent le prélude à l’émergence du groupe Témoignage.

Pour Étienne-Martin, alors élève du sculpteur Charles Malfray : « ce peintre et dessinateur remarquable qui avait passé son enfance avec les artisans d’un vaste domaine, en Ukraine savait tout faire. Grâce à cela, il put échapper à toute spéculation marchande. J’admirais le peintre et j’aimais cette peinture énigmatique qui baignait dans une atmosphère de rêve, lumière que l’on rencontre toujours dans son œuvre. »

 

Photo – Étienne-Martin : Buste de Nicolas Wacker – Exposition : Rodin, l’exposition du centenaire, Grand Palais, Paris, juin 2017

 

Artistes

Étienne-Martin : Buste de Nicolas Wacker

Exposition : Rodin, l’exposition du centenaire, Grand Palais, Paris, juin2017